ORIGINE

 

  En 1516, lors de l’arrivée des TURCS, il restait encore quelques vestiges du THÉÂTRE romain au milieu des broussailles qui donna le nom de KETCHAOUA, la PLAINE des CHÈVRES, au petit PLATEAU où gisaient ces débris.

 

   Sous le PORTAIL ont été trouvées des mosaïques et quatre citernes.

 

  C’est à cet emplacement,derrière la JENINA, RUE DU DIVAN, que furent édifiés DJAMÂ KETCHAOUA et DAR AZIZA EL BENT EL BEY.

 

  La construction de la MOSQUÉE est antérieure au début du XVIIe siècle. Un acte de 1612 signale son existence.

 

  HASSAN PACHA est à l’origine de sa reconstruction en 1794, d’où son autre appellation, DJAMÂ  HASSAN.

SALLE DE PRIÈRE

CATHÉDRALE SAINT PHILIPPE

 

  À partir de 1842, M.A.BALLU, ARCHITECTE diocésain et des monuments historiques est chargé d’effectuer les transformations.

 

   La MOSQUÉE est complètement remaniée : constructions hybrides avec des éléments byzantins, romans et mauresques.

 

   Seules quelques COLONNES et le MINBAR en marbre polychrome, qui fit office de CHAIRE, survécurent aux transformations.

 

  L'ensemble voulant s'inspirer de l'architecture mauresque ne fit pas l'unanimité. La petite histoire raconte que les travaux traînèrent parce que les ARCHITECTES  successifs, démolissant l'œuvre de leurs prédécesseurs, recommençaient chaque fois sur d'autres plans.

LA MOSQUÉE DEVIENT CATHÉDRALE

 

  La SALLE de PRIÈRE ne pouvant contenir suffisamment de FIDÈLES est en partie démolie et agrandie par étape (1845-1860), s'inspirant à la fois de l'architecture mauresque, byzantine et romane.

 

  L'intérieur se compose :

 

   D'une NEF de 20 m sur 24 m. dont la voûte, couverte d'arabesques stuquées dues au ciseau de MM FULCONIS et LATOUR, retombe sur une série d'ARCADES supportées par des COLONNES en marbre venu d'ITALIE, dont quelques unes, appartenant à l'ancienne MOSQUÉE, ont servies de modèles aux autres.

 

  Elle forme un long vaisseau avec transept surmonté d'une COUPOLE dont chaque pan ouvre trois FENÊTRES en triangle.

 

   « Des peintures et des inscriptions ornaient cet intérieur fort coquet et fort élégant. » (Devoulx)

 

  L'AUTEL de la CATHÉDRALE, contrairement à la tradition, est tourné vers l'ouest.

 

   Le CHEVET est terminé par des CHAPELLES ornées de vitraux.

 

  Des petites CHAPELLES , à COUPOLES  décorées dans le style arabe forment les bas côtés.

 

  Dans la CHAPELLE  de droite en entrant, repose GÉRONIMO dont les restes furent retrouvés le 27 décembre 1853 au FORT DES VINGT HEURES (martyrisé dans ce FORT le 18 septembre 1569, il fut jeté vivant dans une caisse à pisé par ordre d'ALI PACHA car MAURE devenu CHRÉTIEN il ne voulait pas renié sa foi nouvelle).

 

   On pouvait lire sur son TOMBEAU :

 

« Ossements du vénérable serviteur de Dieu, Geronimo, qui, selon la tradition, a souffert la mort pour la foi du Christ, au fort des Vingt-Quatre-Heures, où ses restes ont été retrouvés, d'une manière inespérée, le 27 décembre 1853. »

 

Les FENÊTRES sont en pierre sculptées.

 

Le MINBAR, en marbre polychrome, et les COLONNES furent conservés pour faire office de CHAIRE.

DJAMÂ KETCHAOUA

wp853f68f1_0f.jpg

DJAMÂ KETCHAOUA et DAR AZIZA EL BENT EL BEY

Dessin fait après l’inauguration, en 1844, du Palais du Gouverneur)

 

  La SALLE DE PRIÈRE, de forme rectangulaire, 20 mètres sur 24 mètres, avait une GALERIE à hauteur du premier étage.

 

   Elle comprenait un espace carré central de 11, 5 m couvert d'une COUPOLE octogonale retombant sur des colonnes en marbre.

  

   Des peintures et des inscriptions en ornaient l’intérieur.

 

   En 1795, IBRAHIM DJAKERHI calligraphia des versets du CORAN en lettres d’or sur les fonds rouges ou noirs des voussures de la COUPOLE  .

 

  Le MIHRAB était à l'orient. À l'opposé il y avait deux GALERIES .  

 

   Le MINBAR était en marbre blanc incrusté de marbre rougeâtre.

wp49ebb91a_0f.jpg
wpbfe4ce09_0f.jpg
wp870fd191_0f.jpg
wp6080182b_0f.jpg

N

MINARET

wp6841350f.png
wp6a7cff40.png

PORTE

RUE DU

DIVAN

wpc4dafef2.png

MINBAR

wp253b5a9a.png

 

  La transformation de l’une des plus belles MOSQUÉES d'ALGER en ÉGLISE catholique fit disparaître tout le cachet oriental et musulman de l’ÉDIFICE, sans  réussir à en faire une œuvre d'art.

 

   Le 18 décembre 1831, la MOSQUÉE  est occupée par la volonté de ROVIGO, en violation formelle des engagements de DE BOURMONT du 4 juillet 1830.

 

   Le 25 décembre 1832, la MOSQUÉE est consacrée au culte catholique et transformée en CATHÉDRALE : la CATHÉDRALE  SAINT-PHILIPPE.

 

  La REINE AMÉLIE lui fit don de magnifiques ornements qui furent mis en place à Pâques.

 

  Le 9 août 1838, une Bulle de GRÉGOIRE XVI érige l’évêché de JULIA CAESARAE (on croyait alors qu’ALGER occupait l’emplacement de la capitale de la MAURITANIE CÉSARIENNE).

 

ANTOINE ADOLPHE DUPUCH est nommé à l’ÉVÊCHÉ le 25 avril 1838.

LOUIS ANTOINE AUGUSTIN PAVY  lui succéde le 26 février 1846.

 

  La FAÇADE donnant sur la PLACE de l’ÉVÊCHÉ été complètement modifiée.

 

      Trois PORTES à cintres refermés dont les battants en bois de cèdre sont travaillés selon la méthode arabe et surmontées d’impostes ajourées et peintes de couleurs vives donnent accès à l’ÉDIFICE. Elles sont percées dans le mur de la QIBLA.

 

  Un grand ESCALIER d’une vingtaine de marches conduit au PORCHE en passant sous des arcs en fer à cheval supportés par des COLONNES en marbre turquin foncé.

 

   Le PORTIQUE a trois ARCADES dont les voussures sont décorées de riches mosaïques exécutées par FACCHINA.

 

  Sous les ARCADES  de chaque côté, se trouvent deux NICHES ornées de mosaïques aux riches coloris.

 

   Le PORTIQUE est flanqué de deux TOURS carrées jusqu'à l'entablement, puis octogonales.

 

   Cet entablement se termine par un ornement dentelé.

 

   Ces deux TOURS, surmontées d'une lanterne, ne sont ni byzantines ni romanes.   

 

   Cette FAÇADE se termine par un FRONTON circulaire surmonté par une CROIX.

 

  La FENÊTRE centrale est décorée de cabochons émaillés, sertis d’or, de faïences, de moulures dorées de panneaux de mosaïque, le tout rappelant le style byzantin.

LA FAÇADE

wp70472294_0f.jpg

   La PORTE principale, en bois sculptée par AHMED BEN LABLATCHI, AMIN de la corporation des MENUISIERS vivant sous le PACHALIK de MUSTAPHA (1799-1806), fut transportée au MUSÉE des ANTIQUITÉS après avoir été quelque temps à la DJAMÂ ALI BITCHNIN.

 

  La PORTE orientale de la mosquée a été détruite.

LES PORTES

wp3ad7a55c_0f.jpg

CATHÉDRALE D’ALGER ET PALAIS DU GOUVERNEUR

L’INTÉRIEUR

wp97913047_0f.jpg
wp788fad2a_0f.jpg
wp49322ded_0f.jpg
wpa8f01a23_0f.jpg

LE MINARET

wp80dc7657.png
wp8b80a9d3.png

 

  Il a partout été dit que le MINARET de DJAMÂ KETCHAOUA avait été abattu lors des travaux de transformation de l’ÉDIFICE en CATHÉDRALE.

 

  En consultant de la documentation et des plans concernant la MOSQUÉE et la CATHÉDRALE, il est apparu que le MINARET était intact.

 

   En regardant les photos ci-dessus on voit très nettement une troisième TOUR: le MINARET.

 

  Une photo prise il y a quelques années montre la présence de CLOCHES, celles de la CATHÉDRALE SAINT-PHILIPPE.

 

   Cette étude a été faite en 2004, en collaboration avec le Dr DUBOUCHER, qui nous a quitté en 2010.

Façade principale
Photographe : MIEUSEMENT, MÉDÉRIC

Date de prise de vue : 1893

Façade principale, porche : partie gauche

Façade principale, porche : portes ouvragées

wp4d9048c6_0f.jpg

N

MINARET

wpa78ff0c9.png

O

S

E

MIHRAB

wpa1c54eee.png

MUR

DE LA

QIBLA

wpbcd5b2e3.png
wp1b51181a_0f.jpg
wpc0300f08_0f.jpg

PLAN DE RAVOISIÉ (EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE L’ALGÉRIE - vers 1842)

wp56c033df_0f.jpg
wp1867d581_0f.jpg
wp1ecc4e13_0f.jpg

INTÉRIEUR DE LA CATHÉDRALE (C.P.)